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Les pratiques

Une usine de General Electric France certifiée en interne

Les pratiques | publié le : 12.04.2011 | CHRISTIAN ROBISCHON

L’usine General Electric de Bourogne, près de Belfort, est parmi les rares du groupe américain en France à avoir décroché Global Star, l’exigeante certification interne en hygiène, santé et sécurité au travail.

Le verdict tombera en fin d’année. Le fabricant de composants de turbines General Electric à Bourogne (500 salariés), près de Belfort, s’est mis en ordre de bataille pour renouveler sa certification Global Star d’hygiène-santé-sécurité au travail. Avec ses homologues de Belfort et de Buc (Yvelines), l’usine a été la première en France à décrocher ce label interne en 2006, près de vingt ans après sa création par le groupe américain.

L’approche fait spontanément penser à la norme OHSAS 18001 et elle présente certaines similitudes avec la démarche ISO française : audits, durée limite de certification (cinq ans), notions d’écarts mineurs et majeurs par rapport aux objectifs. Mais Global Star est bien indépendant : pour preuve, Bourogne n’est pas certifiée ISO. Ce qui ne veut pas dire que la certification interne est une formalité. « S’organiser et agir pour la décrocher nous a mobilisés plus de deux ans. Quant au renouvellement, celui qui se reposerait sur ses lauriers pendant quatre ans n’aurait aucune chance de rattraper son retard la dernière année », estime François Cavan, directeur de l’usine, dont les taux de fréquence et de gravité des accidents (respectivement 9,7 et 0,30) se situent deux à trois fois sous la moyenne de la métallurgie.

Un référentiel composé de 21 chapitres

Le référentiel de Global Star se décompose en 21 chapitres, dont l’analyse des risques au poste de travail, l’implication des salariés, la gestion des entreprises extérieures et sous-traitants au-delà du plan de prévention obligatoire, la gestion des situations d’urgence, l’ergonomie des postes, la circulation des véhicules, les enquêtes accidents (capacité à les analyser en moins de 24 heures), etc.

Les thèmes se déclinent en 530 points précis auxquels le certifié Global Star se conforme. Pour le vérifier, une équipe d’auditeurs de GE vient pendant une semaine interroger un panel de cadres, employés et opérateurs qu’elle-même constitue le plus souvent et qu’elle bombarde de questions pratiques : quels équipements de protection individuelle (EPI) devez-vous porter et où sont-ils stockés ? Connaissez-vous votre taux d’exposition aux poussières industrielles ? Savez-vous comment remonter un problème ? A quels produits chimiques êtes-vous exposé ?

« La visite permet un benchmarking : nous pouvons apprendre que telle initiative existe dans un autre pays et qu’elle peut se dupliquer chez nous », souligne Patrick Antoine, responsable EHS à Bourogne.

Des équipes dédiées

Pour se préparer, le site candidat forme une équipe dédiée à chaque chapitre. Au total, la démarche implique ainsi directement 200 salariés de Bourogne, soit quatre sur dix. Chaque équipe compte un leader, choisi dans la moitié des cas parmi des non-spécialistes de l’hygiène-santé-sécurité. « Un membre du CHSCT a été chef de file. Le référentiel mondial n’exige pas d’impliquer des IRP, mais nous avons choisi de le faire, et le CHSCT procède à ses propres contrôles réguliers », relate Patrick Antoine.

Actualisé chaque année, le document mondial est censé couvrir les grands axes du droit du travail de tous les pays. Il s’ajuste au contexte national si besoin. Il ignore toutefois un thème important : les risques psychosociaux. GE indique travailler à leur consacrer une certification spécifique.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON