La tension monte. En tout cas sur certains métiers et compétences, selon de récentes enquêtes. Cependant, cette situation serait en partie le fait de pratiques bien ancrées chez les professionnels du recrutement. Premier constat, dont nous avons rendu compte la semaine dernière : les recruteurs, généralement à la demande des employeurs, recherchent des candidats “formatés”, des clones du salarié qui occupait précédemment le poste. Ici, les profils de cadres en reconversion ont peu de chances d’être retenus.

Autre constat plus étonnant, faire valoir son expérience en tant que bénévole sur un CV n’aurait aucun impact positif auprès du recruteur, selon un testing réalisé auprès d’employeurs de la banque-assurance et de l’informatique. Pire, dans ce dernier secteur, la mention du bénévolat aurait une portée négative… Les employeurs préfèrent sans doute les candidats concentrés sur le métier. Quitte à ne pas prendre le risque de s’enrichir des différences ?

Enfin, autre révélation : selon des chercheurs, le CV anonyme pénaliserait… les candidats issus de l’immigration, produisant ainsi l’effet inverse de celui escompté. Seules les femmes profiteraient de l’anonymat, ce qui n’est déjà pas si mal ! Bien que la méthodologie utilisée pour arriver à cette conclusion soit contestée, le résultat n’en est pas moins inattendu.

Mais ces résultats contradictoires révèlent avant tout la part importante de subjectivité dans l’acte de recrutement, à l’heure des reportings tous azimuts et à la faveur de toute sorte d’indicateurs.