L’horizon se dégage sur l’emploi dans la fonction RH. C’est la bonne nouvelle de l’étude de rémunération du cabinet Hays, publiée le 28 mars*. « La crise est derrière nous, on s’en aperçoit depuis environ six mois », affirme Emilie Trappler, manager senior en charge de la division RH du cabinet de recrutement.

Le renversement de tendance commence à se remarquer dans le volume des demandes d’emploi et dans celui des placements réalisés par le cabinet, ainsi que dans les profils recherchés ; mais pas (encore ?) sur les niveaux de rémunération.

Le mois dernier, 16 000 candidats à un poste dans la fonction RH étaient recensés dans la base de Hays, contre 15 000 l’année précédente. « Les salariés hésitent moins désormais à tenter de quitter le poste qu’ils occupent », explique Emilie Trappler.

Le nombre de candidats placés évolue dans le même sens : 1 320 sur la période 2009-2010 contre 1 120 en 2008-2009. Une amélioration qui tient d’abord, il est vrai, à un gros contrat de recrutement de conseillers en… reclassement. Dans 85 % des cas, les candidats sont embauchés en CDI ou en CDD de plus de six mois et, pour 15 %, en intérim. L’Apec fait le même constat : au cours des douze derniers mois (de mars 2010 à février 2011), le nombre d’offres cadres sur la fonction a progressé de 43 % par rapport aux douze mois précédents.

L’amélioration de la santé économique des entreprises se reflète également dans les profils RH qu’elles recherchent : « Alors que les priorités durant la crise se dirigeaient vers l’optimisation de la masse salariale, nous pouvons considérer que les tendances se sont inversées », déclare Emilie Trappler. Elle constate que « ça repart » sur les postes en recrutement et en développement des RH.

Du côté de l’Apec, c’est également dans le domaine du développement RH que l’offre d’emploi progresse le plus fortement (+ 104 %).

Par ailleurs, selon la manager, les responsables des rémunérations et avantages sociaux sont recherchés, « car les entreprises veulent fidéliser leurs salariés ». Elles ont également toujours besoin de RRH, « moins avec des compétences en matiè­re d’organisation des plans sociaux que pour faire l’interface avec les collaborateurs ».

Quant à la fonction paie, « l’offre est supérieure à la demande : il y a peu de formations à ce métier et celles-ci sont peu valorisées dans les écoles. En conséquence, le marché subit une pénurie de candidats », estime Emilie Trappler.

Excepté cette dernière fonction, le rééquilibrage du marché en faveur des demandeurs ne se traduit pas par une augmentation des rémunérations proposées par les employeurs (voir tableau ci-contre).

Entre la précédente étude de Hays en 2010 et celle-ci, les fourchettes de salaire proposées à l’embauche pour dix fonctions RH clés restent sensiblement les mêmes. Les plus fortes variations concernent la fonction gestion des compétences (à la baisse); responsable formation (à la baisse); responsable paie (à la hausse) et responsable des relations sociales (à la hausse).