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Enquête

« Bientôt un guide des bonnes pratiques de prévention des conduites addictives »

Enquête | L’entretien avec | publié le : 22.03.2011 | V. L.

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« Bientôt un guide des bonnes pratiques de prévention des conduites addictives »

Crédit photo V. L.

E & C : Les entreprises sont-elles légitimes à intervenir sur le sujet de la prévention des drogues illicites ?

E. A. : Il y a vingt ans que l’on connaît l’existence de la consommation de drogues, mais on refusait d’en parler, car ces substances sont interdites. Les entreprises pouvaient avoir tendance à se réfugier derrière le respect de la vie privée de leurs salariés, et derrière des réflexes d’exclusion du monde du travail. Or on recense 1 200 000 consommateurs de cannabis et 250 000 consommateurs de cocaïne, on ne peut plus nier cette réalité. Et ces niveaux importants de consommation ne concernent pas seulement des jeunes ou des personnes désinsérées, mais également les salariés, donc les entreprises doivent s’y intéresser.

E & C : Comment peuvent-elles aborder ce sujet, ne se sentent-elles pas un peu démunies ?

E. A. : Le niveau de prise de conscience des DRH varie en fonction de la taille d’entreprise et du cœur de métier : il est important dans le BTP et les transports, moindre dans les PME et les TPE. La Mildt et la Direction générale du travail ont justement souhaité faire un état des lieux, car l’on sait peu de choses de la consommation en milieu de travail. Des Assises « Drogues illicites et risques professionnels » se sont tenues à Angers et à Bordeaux, puis à Paris en juin dernier. Et aujourd’hui, avec la DGT, nous sommes en train de rédiger un guide des bonnes pratiques de prévention des conduites addictives, qui paraîtra dans les mois à venir.

E & C : On parle de plus en plus du dépistage, qui suscite des craintes chez certains médecins du travail et du côté des syndicats. Vers quelles recommandations le gouvernement s’oriente-t-il ?

E. A. : La Mildt a sollicité l’avis du Comité national consultatif d’éthique, qui devrait se prononcer d’ici au mois de juin, car tout notre dispositif actuel repose sur un avis de 1989 concernant le dépistage sur les postes à risques. Nous attendons de savoir si, selon le comité, le dépistage peut être réalisé seulement dans l’intérêt de la santé du salarié ou si des impératifs de sécurité peuvent également le justifier. Si le développement de l’utilisation de ce type d’outils n’est pas encadré, des questions éthiques importantes se poseront.

Auteur

  • V. L.