Pierre-Yves Verkindt et Elisabeth Graujeman, éditions Liaisons, 276 pages, 28 euros.
La réforme des retraites de 2010 table sur le maintien des seniors dans l’emploi, pari loin d’être gagné, dans la mesure où celui-ci ne se décrète pas. Vouloir passer d’un taux d’emploi des 55-64 ans de 38,9 % (chiffres 2009) à 50 % tient de la gageure quand le niveau de chômage continue de tourner autour de 10 % de la population active et que le gouvernement doit également se battre sur le front de l’emploi des jeunes. Le discours stigmatisant sur les seniors – vieillis, usés, peu enclins au changement – a certes été mis en sourdine. Mais il semble encore difficile de convaincre les employeurs, qui font reposer leur compétitivité sur les 30-45 ans depuis des années, de se convertir à brève échéance à la vision du sexagénaire dynamique, motivé et prêt à partager son expérience comme à adhérer aux nouveaux défis. Quant aux “vieux”, le problème est peut-être aussi qu’ils n’ont pas perdu la mémoire et qu’on ne la leur fait plus. Les auteurs, Pierre-Yves Verkindt et Elisabeth Graujeman, rappellent que les solutions concernant tant les retraites que l’emploi des seniors, ne pourront se limiter au changement de la loi. Après avoir dressé le panorama de ce qu’est devenu le droit des retraites, les deux auteurs mettent l’accent sur cette question de l’emploi des seniors en reprenant l’ensemble du dispositif français de fin de carrière. Une troisième partie envisage les aspects financiers du problème et une quatrième les questions spécifiques de la pénibilité et de l’égalité hommes-femmes.
Pierre-Yves Verkindt est professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne.
Elisabeth Graujeman est avocate associée du cabinet Watrelot.
