Sous la direction de J. et R. Bonnet et de G. Gramaccia,L’Harmattan, 280 pages, 24,50 euros.
Le management a souvent plus à faire avec la communication qu’avec la gestion. Ou plutôt, cette pratique passe d’abord et avant tout par le fait de convaincre sur toutes sortes de sujets : de l’utilité du rôle d’un collaborateur, de l’importance du travail bien fait, de la nécessité de s’investir au travail pour obtenir une bonne rémunération, de la nécessité de s’investir encore pour être tout simplement quelqu’un de valable, etc.
Ces dernières décennies, l’abondante littérature consacrée au management des hommes n’a peut-être pas apporté grand-chose de concret dans les manières de gérer le personnel (si on la compare à la révolution que fut le taylorisme), mais elle aura au moins eu le mérite, par son abondance et sa redondance, de constituer un univers complètement autoréférentiel : le management est essentiel, parce que tout le monde le dit. A défaut d’avoir agi sur les situations, cette profusion de discours aura agi sur les mots et, du coup, tout ou presque tombe sous le coup de cette nouvelle mode : il faut manager ses subordonnés mais aussi sa vie, ses enfants, etc.
Pourtant, ce déploiement de mots est d’autant moins vain qu’il aura vraiment changé quelque chose dans l’esprit de tous, en focalisant la vie sur la notion d’efficacité. Dans cet ouvrage, des responsables de la communication et du management questionnent leurs emprunts réciproques pour voir, au sens propre comme au figuré, ce qui se trame entre eux, qui finit par constituer le canevas de notre vie de travailleurs.
