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L’actualité

La GRH du port de Marseille largement défaillante

L’actualité | publié le : 08.02.2011 | E. F.

Temps de travail minimal, productivité réduite, bakchichs… La Cour des comptes relève de nombreuses aberrations dans la gestion des RH du port de Marseille (GPMM).

Dans un rapport provisoire de la Cour des comptes révélé par Le Figaro du 3 février et mis en ligne sur leur site, les magistrats constatent que la GRH du port de Marseille est « largement défaillante, avec un accroissement des dépenses de personnel, des conflits sociaux émaillés de violences, un niveau élevé d’absentéisme ». Ainsi, le temps de travail hebdomadaire d’un portiqueur marseillais est de 12 heures, du fait notamment du travail en binôme par alternance et de la règle du “fini-parti”, selon laquelle un salarié quitte son travail sa tâche terminée.

Par ailleurs, les conducteurs d’engins, pourtant rémunérés par le port, perçoivent des “bakchichs”, illégaux quoique déclarés, jusqu’à 1 300 euros mensuels de la part des entreprises de manutention du port, ce qui peut porter la rémunération nette des portiqueurs à 3 500, voire 4 500 euros.

Un maquis de primes

Les effectifs et la masse salariale ne sont pas maîtrisés. Cette dernière représentait 47 % des charges d’exploitation en 2008 contre 43 % trois ans plus tôt. Il était pourtant prévu que l’effectif baisse de 10 personnes par an entre 2005 et 2009. Dans le même temps, le salaire annuel brut moyen a progressé de 21 % en quatre ans, de 32579 euros en 2004 à 39945 euros en 2008. En cause notamment, un « maquis » de 132 primes et indemnités, dont le nombre n’a cessé de croître depuis 2005, lorsqu’il n’y en avait “que” 120. Quant aux heures supplémentaires, elles progressent de 21 % entre 2006 et 2008, pendant que le volume global d’heures travaillées, à effectifs quasi constants, diminue de 4 % sur la période.

Enfin, le nombre moyen de jours d’absence par an tous motifs confondus s’élève à 26,5 jours par salarié. La CGT des ports voit dans la fuite de ce rapport une « manœuvre gouvernementale », en plein conflit sur la pénibilité.

Auteur

  • E. F.