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Santé en urgence, épargne et retraite en toile de fond pour les “Comp & Ben”

L’actualité | publié le : 19.10.2010 | AURORE DOHY

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Santé en urgence, épargne et retraite en toile de fond pour les “Comp & Ben”

Crédit photo AURORE DOHY

Malgré un certain attentisme dû à l’instabilité législative, les réflexions sur l’épargne et la retraite, longtemps gelées par la crise, reprennent dans les entreprises, selon l’enquête annuelle Focus Benefits d’Adding, que nous détaillons en exclusivité. Et dans l’immédiat, c’est l’équilibre des régimes de santé qui mobilise les professionnels.

Réforme des retraites oblige, les dispositifs de retraite d’entreprise mobilisent à nouveau les Comp & Ben. Selon l’enquête annuelle de la société de conseil Adding, Focus Benefits 2010, réalisée en partenariat avec Entreprise & Carrières auprès d’un panel de 70 entreprises*, la retraite figure de nouveau au premier plan des préoccupations long terme pour près d’un tiers (32 %) des entreprises, talonnée par l’épargne salariale (27 % des répondants). « La crise avait gelé de nombreux projets en matière d’épargne et de retraite, souligne Benoît Meyer, responsable du pôle retraite d’Adding. Même si on constate un certain attentisme, notamment du fait de l’instabilité législative, les réflexions, pour le moins, sont reparties. »

Renégociation des contrats santé

Ces réflexions peuvent d’ailleurs encore durer, les Comp & Ben étant de toute façon mobilisés à court terme par la question de la santé, notamment celle de la renégociation des contrats. « La poursuite du désengagement de l’Etat, avec la mise en place de la vignette orange ou l’augmentation de la CMU, a fait de la santé le sujet brûlant de l’année, dans une perspective strictement économique », souligne Jean-Philippe Allory, directeur général délégué d’Adding. L’enquête révèle ainsi que moins de 50 % des organismes assureurs ont pris en charge la baisse des remboursements occasionnée par la mise en place de la vignette orange. En conséquence, 35 % des interviewés considéraient la santé comme le principal enjeu d’actualité cette année, contre seulement 28 % en 2009.

Pâtissent de ce regain d’attention accordé à la santé : la dépendance et la prévoyance, qui n’ont mobilisé que 7 % et 19 % des entreprises interrogées (contre 9 % et 32 % en 2009).

Faits notables cependant : 93 % des sondés se déclarent désormais conformes à la jurisprudence sur la loi Evin de 1989. Ils n’étaient que 74 % l’année dernière.

En outre, l’application de l’accord interprofessionnel de 2008, qui prévoit que les anciens salariés conservent le bénéfice des garanties prévoyance en vigueur chez leur ancien employeur, est désormais effective dans 95 % des entreprises du panel.

Avancée du Perco

Côté épargne retraite, l’enquête révèle une belle avancée du Perco, mis en place dans 39 % des entreprises contre seulement 24 % en 2009. En moyenne, 37 % des salariés l’utilisent, une proportion en faible mais constante progression. Le Pere, qui pourrait sévèrement pâtir de la possibilité prévue dans le projet de réforme des retraites d’effectuer des versements volontaires dans le cadre des contrats article 83, progresse pour l’instant légèrement de 10 % à 17 %. La part des régimes à cotisations définies reste quant à elle globalement stable. « Idem pour les régimes à prestations définies, bien qu’on les imagine généralement fermés les uns après les autres par les entreprises, souligne Benoît Meyer. Contrairement à leur réputation, ils concernent cependant bien plus de salariés qu’une poignée de dirigeants, et présentent un réel intérêt sur le marché de la retraite. »

Confusion entre Perco et PEE

Si 83 % des entreprises ayant mis en place un Perco utilisent l’abondement, l’enquête d’Adding révèle que l’enveloppe budgétaire qui y est consacrée reste du même ordre que celle allouée au PEE. « Il serait pourtant positif de faire un effort particulier vis-à-vis des salariés qui acceptent de verser des sommes bloquées jusqu’à leur retraite. Force est de constater que ce n’est pas encore le cas et qu’une certaine confusion est entretenue, de ce fait, entre les deux dispositifs », reconnaît Benoît Meyer. En matière de supports financiers, le responsable du pôle retraite met également en garde contre la diminution du rendement des actifs généraux, utilisés par une écrasante majorité d’entreprises du fait de la sécurité qu’ils procurent. « Le gros de la crise financière est désormais derrière nous, souligne-t-il. Il serait judicieux que les directions et les partenaires sociaux se risquent à rouvrir ce dossier longtemps gelé. »

Interrogées sur leur politique retraite, les entreprises semblent avoir pris conscience qu’elles vont devoir apporter un soutien à leurs salariés. Seules 23 % d’entre elles estiment en effet qu’elles n’ont pas de rôle spécifique à jouer. Un soutien d’ailleurs susceptible de prendre de plus en plus souvent des allures d’espèces sonnantes et trébuchantes. Ainsi, la proportion d’entreprises prêtes à fournir des solutions sans participation financière diminue fortement cette année, passant à 47 % en 2010 contre 57 % en 2009.

* Echantillon : 70 entreprises de plus de 500 salariés (16 % de plus de 10 000). Fonctions des répondants : 63 % Comp & Ben Manager ; 21 % DRH ; 16 % autres.

Politique seniors : le temps partiel plébiscité

→ L’enquête Focus Benefits 2010 s’est également penchée sur la question de la politique seniors des entreprises. Sans surprise, une forte majorité de sondés (70 %) reconnaît avoir mis en place une politique « depuis moins d’un an » ; 20 % à avoir pris les devants « depuis plus d’un an ». Seul 1 % des entreprises indique ne pas l’envisager du tout et 9 % l’envisager d’ici à deux ans.

→ Du côté des outils utilisés, c’est le temps partiel qui séduit le plus, avec 78 % des répondants concernés, suivi de près par le tutorat (70 %). Une courte majorité (52 %) des entreprises indique également utiliser le cumul emploi-retraite et 46 % le compte épargne-temps. Moins populaires, les rachats de trimestres et la retraite progressive ne concernent respectivement que 21 % et 20 % des sondés.

→ L’enquête prend également la mesure de la disgrâce des préretraites, pratiquées par seulement 12 % des entreprises du panel. Enfin, 65 % des sondés reconnaissent avoir du mal à prévoir les départs en retraite de leurs salariés.

Auteur

  • AURORE DOHY