Sous la direction de Laurent Faibis, Previsis, 200 pages, 18 euros.

Alors que la crise, financière à l’origine, n’en finit pas d’avoir des conséquences sur l’économie réelle, le secteur industriel français, déjà éreinté par la désindustrialisation des années 1980, est certainement celui qui a le plus souffert.

Depuis 1990, près de 1,3 million de postes ont été perdus dans l’industrie, soit 28 % des effectifs. Mais pour la seule année 2008, l’éclatement de la bulle financière a entraîné une chute de 16 % de la production industrielle. Devant cette Bérézina, Xerfi, cabinet d’études économiques privé, a organisé en juin dernier un colloque intitulé “la finance face à l’emploi”. L’objectif était d’attirer l’attention des décideurs sur les conséquences d’une logique économique trop contrainte par le fonctionnement des marchés financiers.

L’idée des participants, industriels de renom pour la plupart, est assez simple dans son principe si ce n’est dans sa mise en œuvre. Elle consiste à affirmer haut et fort que ce que la finance a détruit doit être reconstruit par la finance. Vilipendant la logique court-termiste des marchés, peu compatible avec la logique à moyen et long termes de l’industrie, les participants expliquent comment la finance peut et doit se mettre au service du financement industriel, moyennant un solide encadrement public et de tout aussi solides garanties de l’Etat. Pour eux, l’industrie française n’est à bout de souffle que faute de trouver les moyens d’investissement nécessaires.

Bref, tout n’est pas perdu ni pour l’image industrielle de notre pays, ni pour l’emploi… Mais il faut faire vite !

Laurent Faibis est président du groupe Xerfi, spécialiste des études économiques sectorielles.