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Les pratiques

Spie Nucléaire intègre par la sécurité

Les pratiques | publié le : 12.10.2010 | VIOLETTE QUEUNIET

Une démarche de sécurité volontariste a fortement réduit les accidents dans les entreprises reprises par Spie Nucléaire. Elle a aussi contribué à l’intégration des nouveaux salariés.

En recevant en juin 2010 le prix spécial du jury décerné par le Serce et l’OPPBTP (1) pour l’intégration de la sécurité dans le cadre d’une politique de croissance externe, Spie Nucléaire a vu cinq années d’efforts récompensées. La filiale du groupe Spie a en effet intégré en 2004 et 2005 deux nouvelles entreprises, lui assurant un doublement de son activité. Mais ces entreprises étaient loin des standards de sécurité de Spie Nucléaire. Conséquence : le taux de fréquence (2) des accidents a grimpé en flèche, atteignant 19,6 en 2006.

Implication du management

Spie Nucléaire s’est donc engagé dans une démarche volontariste d’intégration de la sécurité. Avec un principe clé : l’action sur les managers. « C’est sur le management que repose avant tout la sécurité. Sans son implication totale, impossible d’avoir des résultats », indique Bernard Grolleau, directeur du développement durable de Spie Nucléaire, qui assure le suivi de la sécurité.

Pour apporter un soutien aux managers, le réseau QSE (qualité, sécurité, environnement) a été étendu aux nouvelles entités. Les procédures de Spie Nucléaire ont été appliquées. Ainsi, toute réunion de travail (de chantier ou autre) doit commencer par aborder les questions de sécurité. De plus, ce sujet a été introduit dans les objectifs individuels et influe donc sur une part de la rémunération variable.

Le CHSCT s’est montré très moteur sur ce sujet. « Lors de nos visites de chantier, nous constations que les ouvriers négligeaient la sécurité pour aller plus vite, à la demande du chef de chantier. Nous avons demandé que les coûts d’accidents du travail soient pris en compte dans la réalisation du chantier. Cela a changé les choses », indique Thierry Braquehais, secrétaire du CHSCT.

Autre point clé de la politique de sécurité : les procédures encadrant les accidents du travail. « Un double réseau – ligne hiérarchique et agents QSE – nous signale tout accident, que nous traitons le plus rapidement possible. Tout accident fait l’objet d’un accompagnement humain – aide dans les démarches administratives, accompagnement aux urgences s’il y a lieu – et d’une analyse qui nous permet de prendre des mesures correctives », souligne Bernard Grolleau. Pour Spie Nucléaire, il n’y a pas de “petit bobo” : la règle est de déclarer tout accident, avec ou sans arrêt. Les salariés en arrêt de travail après un accident ont également la possibilité, s’ils le souhaitent, de reprendre le travail sur un poste aménagé (bureau au lieu du chantier, par exemple), avec l’accord du médecin du travail.

L’accident type ? Il est lié aux déplacements (à pied) sur le site, aux trajets automobiles, à la manutention, rarement à l’exercice du métier.

Signalement amélioré

Depuis un an, Spie Nucléaire porte ses efforts sur le signalement des situations à risque. Dans plusieurs sites, les agents sont équipés de carnets à souche, où ils consignent ces situations et les font remonter à leur hiérarchie qui s’engage à les traiter avec le client – Spie Nucléaire intervient sur les sites d’EDF, d’Areva, du CEA.

La démarche a déjà porté ses fruits : le taux de fréquence est descendu en 2009 à 3,3, avec intégration des intérimaires. L’entreprise ne s’en contente pas et vise le zéro accident. L’intégration de la sécurité a eu aussi pour effet, comme le souligne Bernard Grolleau « d’accélérer le processus d’intégration du personnel des entreprises rachetées ».

(1) Syndicat des entreprises de génie électrique et climatique ; Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.

(2) Nombre d’accidents avec arrêt par million d’heures travaillées.

Auteur

  • VIOLETTE QUEUNIET