« Sans surprise », c’est le commentaire de la récente étude de Formaeva (organisme d’évaluation de la formation), qui porte sur les pratiques d’évaluation de la formation professionnelle des entreprises françaises. Conclusion : elles sont rares et peu poussées. Témoignages de la faiblesse de ces pratiques : sur 160 entreprises (plutôt grandes) contactées, seules 80 ont répondu ; les taux de réponses des salariés formés aux questions des services RH et formation chutent très rapidement ; le manque de méthode est flagrant et les différents niveaux d’évaluation (réaction à chaud, apprentissage, retour sur…) sont allègrement mélangés par les interlocuteurs.

Formaeva, comme bien d’autres avant lui, estime que trois éléments devraient être davantage maîtrisés pour tendre vers une réelle évaluation de l’apprentissage. En premier lieu, définir des objectifs pédagogiques en amont de la formation : un b. a.ba loin d’être systématique.

En second lieu, bien prendre conscience qu’apprendre n’est pas transférer. Le formé peut avoir acquis de nouveaux savoirs et ne pas les utiliser. « Il est donc important de bien ­dissocier l’évaluation des acquis – pendant ou à l’issue de la formation – de celle du transfert des acquis au poste de travail – quelques semaines ou mois après la formation –, sans quoi le risque serait de tirer des conclusions erronées, à commencer par le fait de blâmer un organisme de formation parce que les résultats sur le terrain ne sont pas là », note Formaeva.

Enfin, s’interroger sur l’utilisation des résultats : que fait-on si l’on constate qu’un salarié n’a pas appris, alors que tout était prévu pour ?