En 2008, 58 450 établissements dispensateurs de formation ont renseigné un bilan pédagogique et financier à l’administration du ministère du Travail ; mais, parmi eux, seuls 50 328 ont effectivement réalisé des actions de formation continue en 2008, assure une étude Dares publiée la semaine dernière*. Ils en ont dégagé un chiffre d’affaires de 11,3 milliards d’euros, soit 9,5 % de plus qu’en 2007.

Ce chiffre d’affaires est réalisé par deux types de prestataires : ceux qui se déclarent comme organismes de formation au sens des codes APE, et ceux qui se déclarent sous d’autres codes APE, car, bien qu’une part majoritaire de leur chiffre d’affaires soit réalisée en formation, ils préfèrent ne pas s’afficher comme tel. Cette “deuxième famille” a fait l’objet d’une étude du Céreq (lire Entreprise & Carrièresn° 1013). Si l’on se restreint à ceux ayant un chiffre d’affaires supérieur à 150 000 euros, ces prestataires relevant d’un code APE autre qu’enseignement ou formation représentent 46 % des dispensateurs de formation et 36 % du chiffre d’affaires.

La “première famille” fait plus particulièrement l’objet de la toute nouvelle étude Dares. Son chiffre d’affaires en 2008 s’élève à 6,9 milliards d’euros, en hausse de + 6,2 %, après + 7,3 % en 2007. Au total, 14 550 organismes (+ 2,6 %) ont formé 11,4 millions de stagiaires (+ 3,9 %) et dispensé 755 millions d’heures (+ 0,5 %).

Mais c’est derrière ces grands agrégats que se révèle la véritable structure du marché de la formation. En réalité, dans cette première famille, la concentration de l’activité est très forte : 3 % des organismes de formation (ceux qui dépassent 3 millions d’euros chacun) recueillent 46 % du chiffre d’affaires, 34 % des stagiaires et 38 % des heures-stagiaires ! Mieux : 13 % de ces organismes (ceux qui dépassent 750 000 euros de chiffre d’affaires chacun) cumulent 77 % du chiffre d’affaires, 63 % des stagiaires et 66 % des heures-stagiaires ! La réputation d’atomisation du marché, que certains politiques continuent de véhiculer, est donc totalement obsolète.

Autre enseignement : le marché est largement dominé par le privé ; 94 % des organismes relèvent de ce secteur (à but lucratif, non lucratif et formateurs individuels) et réalisent les trois quarts du chiffre d’affaires ; 9 millions de stagiaires ont été accueillis dans leurs centres de formation, soit 81 % du total. Les prestataires privés à but lucratif pèsent 40 % du total (+ 8 %), ceux à but non lucratif (associations, syndicats, coopératives, fondations…) constituent le tiers du marché en chiffre d’affaires (+ 5 %). Quant aux formateurs individuels, ils ne représentent que 4 % du chiffre d’affaires et 10 % des stagiaires.

→ Les entreprises privées sont les principaux acheteurs de formation professionnelle continue (52 %), soit directement (34 %), soit par l’intermédiaire des organismes paritaires collecteurs agréés (17 %). Les entreprises et Opca s’adressent majoritairement aux organismes de formation privés à but lucratif (55 % et 45 % de leur dépense), mais les Opca ont plus fréquemment recours aux organismes à but non lucratif (34 % de leur dépense, contre 27 % de celle des entreprises). Ils s’adressent également trois fois plus à l’Afpa (6 % de leur dépense) que les entreprises (2 %).

→ Les pouvoirs publics, que ce soit pour leurs agents ou pour d’autres publics (chômeurs, jeunes..), représentent 29 % du chiffre d’affaires des organismes.