Le geste est symbolique. Stéphane Richard, le DG de France Télécom, a reconnu le 13 juillet le suicide d’un fonctionnaire en accident de service. Ce cadre, architecte réseau à Marseille, s’était suicidé il y a un an à son domicile, en laissant une lettre mettant en cause sa « surcharge de travail » et un « management par la terreur ».
La décision définitive du DG est d’autant plus notable qu’elle contredit à la fois l’avis de l’Igas rendu en mars dernier sur ce dossier (lire Entreprise & Carrières n° 993) et celui d’une commission de réforme interne, composée de deux médecins, de deux syndicalistes et de deux membres de la direction.
A l’occasion d’une cérémonie à la mémoire du salarié défunt, Stéphane Richard a fait lire un message dans lequel il déclarait vouloir « assumer un devoir d’assistance et de mémoire vis-à-vis des disparus, de leurs environnements familiaux et professionnels ». Ce geste marque sa volonté de « tourner la page » et de « remettre l’humain au cœur de l’entreprise », comme il l’a annoncé dans son projet pour France Télécom le 5 juillet. Selon SUD, « c’est une victoire de la mobilisation du personnel ». Pour autant, un des représentants du syndicat, Patrick Ackermann, souligne que seuls quatre suicides ont été reconnus en accident du travail en 2009, et que 17 ont été recensés depuis début 2010, sans aucune décision les concernant.
