logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Beaucoup de négociations, peu d’accords

Enquête | publié le : 06.07.2010 | E. F.

Chez Gunnebo France, on négocie beaucoup, mais on signe peu d’accords. Ce qui n’empêche pas le dialogue de donner – parfois – des résultats.

« Début 2010, 70 % de mon temps était consacré à la négociation et à la consultation. Et encore, nous n’étions pas en restructuration », constate Nathalie Gateau, DRH de cette entreprise spécialisée dans les systèmes de sécurité. Son adjointe se charge du développement RH, tandis qu’elle s’occupe du dialogue social. « J’ai l’impression que les postes de DRH et de directeur des relations sociales sont de plus en plus souvent dissociés, et pas seulement dans les grandes entreprises », ajoute-t-elle. Même remarque côté syndical. Gérard Goullart, délégué CGT, estime qu’il passe « 80 % de [son] temps en réunion avec la direction et en préparation de réunions » ; et le reste en CE ou dans sa section syndicale.

Il faut dire qu’en cumulant les mandats (DS, DP, trésorier du CE et secrétaire du CHSCT), il est permanent : « Placardisé, tient à préciser Gérard Goullart, représentant du personnel depuis vingt ans, bien avant que l’entreprise ne soit rachetée par Gunnebo. J’ai dû négocier 6 plans sociaux, je n’avais pas d’autre choix que de devenir permanent. J’aurais aimé revenir en production, mais la direction ne m’a pas fait de propositions. »

Cette année, la DRH et le syndicaliste – la CGT est le premier des 4 syndicats de l’entreprise – ont donc beaucoup négocié mais n’ont rien signé. La négociation salariale n’a rien donné ; d’ailleurs, les salaires sont gelés depuis deux ans. Celle sur les seniors non plus : faute d’accord, l’entreprise s’est contentée de fournir un plan. « On a commencé à discuter parce que c’est obligatoire et qu’on ne pratique pas la politique de la chaise vide, mais ce plan est une coquille vide qui se contente de répondre aux obligations », déclare Gérard Goullart.

Nathalie Gateau ne le contredit pas vraiment : « La discussion a échoué sur le montant des primes pour les tuteurs, explique-t-elle. Dommage, car avec une moyenne d’âge supérieure à 45 ans, nous avons une vraie problématique sur les seniors. »

Risques psychosociaux

En revanche, les syndicats et la direction ont entamé de vraies discussions sur les risques psychosociaux. Pourtant, Gunnebo, qui emploie moins de 1 000 salariés, n’a pas d’obligation dans ce domaine, mais les partenaires sociaux ont été interpellés par les salariés, « à la suite d’événements graves », selon Gérard Goullart. Il n’y a pas eu d’accord en bonne et due forme, mais plusieurs actions, notamment un rapport d’un cabinet d’expert et un projet d’observatoire. « La direction s’est engagée à améliorer la situation », déclare Gérard Goullart. Selon lui, aucune négociation n’est ouverte sur le handicap ni sur l’égalité professionnelle.

GUNNEBO FRANCE

• Activité : systèmes de sécurité.

• Effectif : 912 salariés.

• Chiffre d’affaires : 165 millions d’euros en 2008.

Auteur

  • E. F.